Avec le budget participatif, Isabelle Mazeaud-Culioli et son équipe donneront un réel pouvoir aux citoyens.

Si nous sommes élus nous réserverons chaque année 3% du budget d’investissement en budget participatif soit une enveloppe de près de 70K€ par an pour un total de plus de 412 000€ sur la durée du mandat. Ce montant représente près de 12€ par habitant et par année alors que la moyenne des budgets participatifs des communes de France est établie à 5€ par habitant en 2018.

Le budget participatif s’appuie sur un principe simple : « Vous décidez, nous réalisons ». À partir d’un montant alloué par la collectivité, les citoyens proposent des idées d’intérêt général. La collectivité s’assure qu’elles sont de sa compétence et peuvent être financées (par l’investissement). Les projets recevables sont soumis au vote et, enfin, ceux votés sont réalisés.

Ces cinq dernières années, plus de 6 millions d’habitants de grands centres urbains comme de petites communes rurales ont pu, grâce au budget participatif, se réapproprier l’espace public concrètement, œuvrer à l’amélioration de leur cadre de vie, accroître les espaces de respiration.

Au-delà des projets, le budget participatif a donné à ces Français le pouvoir d’agir sur le destin collectif de la cité. Cette citoyenneté par la pratique s’exprime déjà par ailleurs.

Le citoyen peut agir au quotidien, en tant que consommateur, pour préserver la planète en achetant bio par exemple, sur l’économie locale en privilégiant des produits régionaux. Électeur, il ne peut agir directement. Il place le destin collectif aux mains de ses représentants, à l’intervalle de 5 à 6 ans.

Cette durée des mandats politiques est indispensable pour assurer la gouvernabilité. Cependant et ainsi que le rappelle Pierre Rosanvallon dans « La démocratie inachevée », ce temps long creuse la distance entre représentant et représentés. C’est pourquoi, il nous invite à l’invention de nouvelles formes de participation, au côté des formes traditionnelles.

Le budget participatif en est une. Sa finalité n’est pas de dénier la légitimité des représentants ou de réduire leur pouvoir mais bien de régénérer le lien avec les citoyens. Le budget participatif redonne de la force à la parole politique par la preuve : ce que les citoyens décident, le politique le réalise.

La multiplication des budgets participatifs a fait émerger la question de la sincérité de la démarche, vue par certains comme un simple argument électoral. Aussi, il est du devoir de ceux qui décident du budget participatif d’en faire un réel outil démocratique et, pour y parvenir, donner un réel pouvoir aux citoyens.